Agro-écologie et élevage

Agro-écologie et élevage

Ce groupe de travail vise à montrer comment les principes de l'agro-écologie ouvrent des pistes pour stimuler la multiperformance de l''élevage.

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Agro-écologie et productions animales

Le néologisme « agro-écologie » est apparu dans la littérature dans les années 1930 pour désigner une discipline scientifique au carrefour de l’écologie et de l’agronomie ; l’agro-écologie peut aussi être considérée comme un ensemble de pratiques ou comme un mouvement social en réaction à l’intensification de l’agriculture.

Dans son acceptation scientifique, l’agro-écologie se définit comme l’application des concepts et principes de l’écologie à la conception et à la gestion d’agro-écosystèmes durables. La question du bouclage des cycles permettant de limiter les intrants et les pollutions par une réutilisation des produits issus des différents ateliers est au cœur de ces problématiques. On vise également un recours accru à des régulations biologiques et écologiques que l’on cherche à piloter au mieux des attendus de l’élevage. Ainsi, l’agro-écologie s’inscrit-elle dans un mouvement de fond autour du « Comment produire autrement ? » dans des systèmes de production dont on cherche à concilier les performances techniques, environnementales, économiques et sociales.

L’agro-écologie est-elle l’avenir de l’élevage ?

Les spécificités des systèmes d’élevage ont longtemps été peu prises en considération par l’agro-écologie, mais une réflexion structurante a été engagée par l’Inra pour analyser en quoi les concepts de l’agro-écologie pouvaient contribuer à l’innovation dans les systèmes de production animale. Cinq principes ont été proposés et analysés dans leur combinaison au sein de différents systèmes de production : ruminants, porcs, lapins et poissons.

L’agro-écologie implique la prise en compte du contexte local et des potentialités du milieu afin d’assurer une production stable sur le long-terme et pas forcément maximale à court-terme. Il s’agit alors de mobiliser les capacités d’adaptation des animaux, qu’elles soient comportementales (e.g. les apprentissages) ou physiologiques (e.g. la croissance compensatrice), afin de tirer au mieux parti de la diversité des ressources en adaptant le cycle de production des animaux aux potentialités de production du système fourrager.

On cherchera aussi à perturber les cycles hôte-pathogènes pour accroitre la résistance des animaux aux parasites. Les exploitations d’élevage relevant de l’agro-écologie font aussi appel à des savoir-faire spécifiques visant à assurer un suivi rapproché des composantes du système. Ainsi, le développement de l’agro-écologie nécessite-t-il un changement de posture de la part de l’environnement technique (conseillers agricoles), scientifique (chercheurs) et politique (décideurs publics). L’analyse des principes proposés au regard de systèmes-type et du contexte local permettra leur mise en œuvre effective.

Des axes de recherche ont d’ores et déjà été proposés dans le champ de l’adaptation des animaux (y compris la contribution de la diversité des trajectoires adaptatives à la robustesse du troupeau), la gestion intégrée de la santé animale, la valeur nutritionnelle de « nouvelles » ressources et la multifonctionnalité des systèmes fourragers, la conception et l’évaluation de systèmes d’élevage innovants, et les facteurs favorisant la transition agro-écologique dans les filières et les territoires.

La première mission confiée au groupe de travail par le Directoire Opérationnel du GIS Elevages Demain consiste en l’organisation d’un séminaire ouvert sur la thématique « Agro-écologie et élevage ».

L'animation de ce groupe et l'organisation de cette journée ont été confiées à Bertrand Dumont, Inra et André Le Gall (Idele).

Dans ce dossier

Ce séminaire, organisé par le GIS Elevages Demain, aura pour objectif de montrer comment les principes de l'agro-écologie peuvent être une voie pour faire progresser les systèmes d'élevage vers la multiperformance.